Ils ont été découverts il y a quelques jours dans le verger de la Ferme de Mont-Saint-Jean et les archéologues de Waterloo Uncovered sont toujours en train de les dégager. Des ossements d’équidés, probablement des mules vu leur petite taille, mais surtout un squelette humain datant probablement de la bataille de Waterloo !
Mont-Saint-Jean, hôpital des alliés
Pour l’instant, les questions et les hypothèses sont nombreuses : on ne connaît pas le sexe de l'individu, encore moins sa nationalité ou son identité. Ce que l’on sait, c’est que la Ferme de Mont-Saint-Jean servait d’hôpital aux alliés durant la bataille de 1815. Très vite débordé par l'afflux de blessés, il a fallu rapidement en évacuer les corps et les morceaux de corps amputés pour éviter l'accumulation et la transmission d'infections. Mais retrouver un corps entier à cet endroit est inattendu.
L'intuition d'Anthony Martin
Par ailleurs, ce genre de trouvaille est extrêmement rare, surtout en raison du manque de fouilles sur le champ de bataille. Ces dernières années, ce n'est que le deuxième squelette entier retrouvé par les archéologues. Ici, c’est une intuition d’Anthony Martin, le propriétaire de la Ferme de Mont-Saint-Jean où sont installés une brasserie, une distillerie et un musée, qui a été le point de départ du chantier de Waterloo Uncovered. L'homme d'affaires se doutait que les cadavres et morceaux de corps devaient avoir été évacués directement dans l'axe de la grange, où étaient effectuées les chirurgies. Ce fut un coup dans le mille. La famille Martin espère, à terme, pouvoir valoriser le résultat des fouilles et en prolonger le devoir de mémoire en faisant le lien avec le musée 'Le revers de la médaille', installé sur place.
Des archéologues et des vétérans
Le chantier de fouilles se termine vendredi. Les archéologues espèrent dégager entièrement les ossements d’ici là, mais poursuivront au besoin leur travail l’an prochain. Les fouilles du projet Waterloo Uncovered se déroulent en effet chaque année pendant quinze jours. Elles notamment pris place à Hougoumont dans le passé. Elles mélangent des archéologues internationaux de renom, des étudiants et des vétérans des forces armées de différents pays, comme par exemple un ancien pilote de F16 belge. Si la plus grosse découverte est constituée par les ossements, plusieurs centaines d’objets ont été déterrées ces derniers jours, dont de nombreuses balles de mousquet.
A Plancenoit aussi
Au total, ce sont cinq tranchées qui ont été ouvertes. Outre le chantier de Mont-Saint-Jean, des sondages et puis des excavations ont lieu à Plancenoit, sur les hauteurs de l’église. Les équipes occupées là sont à la recherche de traces d’anciens bâtiments et surtout des vestiges des terribles combats qui ont vu s’affronter Prussiens et Français le 18 juin 1815.
François Namur - Images : Dominique Tournay