À Ittre et plus précisément dans le Bois de Fauquez, une espèce de plante refait petit à petit son grand retour. La Calluna, aussi appelée fausse bruyère, était présente un peu partout en Belgique mais aujourd'hui on ne la retrouve plus que sur 600 hectares en Région wallonne. Pour conserver cette espèce, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) travaille donc sur différents terrains comme au Bois de Fauquez pour maintenir et développer les surfaces de bruyères restantes.
Protégée au niveau européen
La Commission européenne et le Gouvernement wallon ont approuvé en 2015 le programme wallon de développement rural, co-financé par l'Union européenne. Ce programme a notamment pour objectif de conserver et restaurer la bruyère. "Cette plante dite pionnière peut s'implanter sur des milieux pauvres comme des sols acides et sablonneux ou peu d'espèce peut s'implanter mais si l'humain n'intervient pas, d'autres espèces vont venir concurrencer la bruyère comme le bouleau ou la fougère par exemple", nous explique Yvan Thienpont, Chef de Cantonnement de Nivelles au DNF.
Le projet n'est pas isolé. D'autres expériences de la sorte ont été menées dans des anciennes sablières et sur des buttes sablonneuses à Braine-le-Château et dans l'est du Hainaut.
Les graines de bruyère sont dormantes
Le terrain de cinquante ares situé au Bois de Fauquez dans le massif du Bois de la Houssière est l'endroit idéal pour le développement de la bruyère. "Il y a toujours eu de la bruyère dans cette zone mais quand je suis arrivée vers 1985, il ne restait plus que quelques petits plans et on s'est rendu compte qu'avec le type de sol, c'est l'endroit idéal pour que la bruyère puisse se développer", explique Christian Fayt, bourgmestre de Ittre. Le DNF a donc déboisé pour enlever les arbres trop ombreux pour la bruyère et a étrépé le sol en supprimant la couche d'humus pour revenir au sable. Les graines de bruyère dormantes dans le sol depuis plusieurs années pourront ainsi se développer avec toute la lumière et l'espace dont elles ont besoin.
Un intérêt biologique pour plusieurs espèces
Le retour de la callune présente plusieurs avantages. Ça va attirer à nouveau des espèces végétales et animales comme des espèces de coccinelles protégées qui vivent principalement sur la callune, des espèces d'abeilles solitaires ou encore des papillons (des lépidoptères) par exemple.
Delphine Gheysen - Images : Philippe Michaux