Souvent pointée du doigt pour son manque de places d'accueil de nuit pour les sans-abri, le Brabant wallon se dote enfin d'un dispositif d'hébergement d'urgence ou "DHU". En pratique, le Relais social, inauguré il y a deux ans avec pour mission de développer l'hébergement de nuit pour les sans-abri dans la province, met en place une structure tranversale entre les hébergements déjà existants.
De petites structures locales plutôt qu'un abri de nuit centralisé
L'analyse des besoins dans la province a conduit le Relais Social du Brabant wallon à développer plusieurs cellules d'accueil en lieu et place d'un abri de nuit commun à l'ensemble du territoire. "Les personnes en besoin d’hébergement ont plus vite fait de rejoindre les grandes villes du pays (Bruxelles, Namur, Charleroi, …) que de voyager à l’intérieur du Brabant wallon. La volonté des acteurs était, avec le DHU, de développer une offre locale", précise le Relais Social dans un communiqué.
À ce stade, le DHU se compose de cinq unités d'hébergement pour accueillir entre 8 et 11 personnes, à savoir :
- un appartement de trois chambres pour trois personnes isolées au CPAS de Nivelles
- deux appartements (l'un pour un couple, l'autre pour une famille jusqu'à 4 personnes) au CPAS d'Ottignies-LLN
deux conteneurs pour deux personnes isolées au CPAS de Wavre (les places créées à l'origine pour l'accueil hivernal ont été pérennisées via ce dispositif)
L'objectif du Relais Social est de développer ce maillage à travers la province pour couvrir un territoire plus large et notamment offrir de l'hébergement dans les zones plus rurales. Les acteurs impliqués dans ce dispositif sont conscients de l'offre et des moyens limités dont ils disposent, loin de suffire aux besoins en hébergement de la province. "On est bloqués au niveau des agréments de la Région wallonne. On répond à différents appels à projets de la province pour essayer d'enrichir l'offre. On va déjà voir si on arrive à supporter le dispositif dans un premier temps", détaille la coordinatrice du Relais Social, Maelle Dewaele.
Inciter à une réinsertion plutôt que prolonger l'accueil
Les places disponibles au sein du dispositif d'hébergement d'urgence sont limitées dans le temps : sept jours maximum. Au-delà, les personnes hébergées devront s'acquitter d'une indemnité financière jusqu'à une durée maximale de six mois. Pourquoi ce choix ? Le Relais Social met en relation les différents services de terrain pour réinsérer au plus vite les personnes en situation d'urgence, en les accompagnant dans leurs démarches par exemple. C'est le relais qui se charge de dispatcher les demandeurs d'un accueil suivant l'urgence de leurs besoins comme l'explique Colette Delmotte, Présidente du CPAS de Nivelles et Présidente du Relais social intercommunal du Brabant wallon. "Pour ces hébergements d'urgence, c'est le Relais social qui dispatche et vérifie au moins une fois par semaine les personnes qui ont intégré les logements et les cpas s'occupent de la logistique. Ils accompagnent aussi socialement les personnes pour les aider à retrouver leurs droits au niveau du revenu d'intégration sociale, du chômage, de la mutuelle et les aident aussi avec les procédures administratives". Ouverts depuis une à trois semaines, les différentes cellules d'accueil ne désemplissent pas.
Florentin Franche