Les insectes, et notamment les pollinisateurs, sont en net déclin, ces dernières années. Ce qui a une incidence sur les plantes et leur production de fruits et de graines, puisqu'elles sont moins souvent visitées et pollinisées par des insectes. Pour lutter contre ce phénomène, on développe de plus en plus des plantations spécifiques. Mais sont-elles bien adaptées aux besoins des pollinisateurs ? Une équipe de chercheurs de l'UCLouvain travaille sur ce sujet en analysant les pollens de centaines de végétaux. Originalité : ceux-ci sont récoltés par des bénévoles.
Des outils pour aider les insectes
Ceux-ci proviennent des quatre coins de la Belgique mais aussi de France ou de Suisse. Leur récolte est emballée dans des enveloppes soigneusement libellées avec toutes les informations nécessaires : date, lieu, espèce, type de terrain et conditions climatiques. Appliquer les sciences participatives permet de multiplier les échantillons et leurs origines géographiques. Les fleurs sont ensuite traitées par l’équipe de scientifiques de l'UCLouvain renforcée par des étudiants. Le laboratoire peut analyser les pollens pour déterminer si des pesticides s’y retrouvent, par exemple. Mais ici, le projet est surtout de créer une large base de données pour venir en aide aux insectes et principalement aux pollinisateurs comme les abeilles, les bourdons, les syrphes ou les papillons, dont les effectifs sont en train de s’effondrer. Le but est de pouvoir déterminer quelles fleurs offrent le meilleur couvert aux insectes et de favoriser certains aménagements à destination de l'agriculture, de la foresterie, des collectivités et même des particuliers.
François Namur - Images : Patrick Lemmens