L'année dernière, 143 mille démunis ont fait appel aux banques alimentaires belges, contre 138 mille 500 un an auparavant. C'est ce qu'a révélé aujourd'hui la Fédération Belge des Banques Alimentaires. "En trois ans de temps, le nombre de personnes aidées a augmenté de 17%. Il s'agit d'une évolution jamais vue au cours des 30 ans d'histoire des banques alimentaires en Belgique", selon Alfons De Vadder, Administrateur délégué de la Fédération.
Une tendance inquiétante
Cette tendance à la hausse devrait se poursuivre selon la Fédération : "Les personnes qui n'ont qu'une petite pension, les nouveaux chômeurs et les familles monoparentales ont beaucoup de mal. De plus en plus de jeunes, sans travail et sans expérience, connaissent des problèmes et doivent survivre avec très peu de moyens." La quantité de nourriture distribuée connaît également une progression, passant de 13 à 15 mille tonnes en un an.
En Brabant wallon aussi la pauvreté fait des ravages
Souvent taxée de province riche, le Brabant wallon est également touché par ce phénomène. Exemple à Genappe où René Bottemanne, membre de l'Asbl Saint-Vincent de Paul et chargé de la distribution de l'aide alimentaire à Genappe, se dit préoccupé : "chaque année, nous aidons de plus en plus de personnes. Pour le grand Genappe, nous venons en aide à 295 personnes. Il s'agit de personnes isolées mais aussi de jeunes et de familles avec enfants".
3100 démunis sont dans une situation préoccupante en Brabant wallon
La banque alimentaire de Bruxelles et du Brabant wallon distribue de l'aide à 120 assocations dont 19 dans notre province. Au total, 3.103 Brabançons wallons ont bénéficié de cette aide alimentaire de base en 2016. En moyenne, ces personnes précarisées reçoivent 100 kilos par an de nourriture.
Notre province compte aujourd'hui près de 400 mille habitants. 3.103 personnes démunies, c'est trop ! Mais selon, Alfons De Vadder, Administrateur délégué de la Fédération Belge des Banques Alimentaires, ce chiffre pourrait être beaucoup plus important : "Certaines personnes cachent leur pauvreté et ne sont pas repertoriées dans les statistiques".
Une information que nous confirment plusieurs présidents de CPAS de la province par téléphone. Selon eux, il y a de plus en plus de personnes précarisées dans le Brabant wallon et même dans les communes dites riches. Mais la honte reste un frein pour faire appel à de l'aide.
Mathieu Baugniet