Intéressons-nous à un lieu insolite de Waterloo. Il s'agit d'un chemin qui s'emprunte en passant par la Chaussée de Bruxelles et parallèle au Boulevard Henri Rolin. Le chemin de la Cense, c'est son nom, est le plus vieux chemin de Waterloo. Un chemin tracé dans le courant du 17ème siècle de la main des maîtres paveurs de Waterloo.
Rejoindre la ferme de la Cense
Ce chemin permettait initialement de rejoindre la ferme de la Cense, une ferme qui a disparu dans le courant du 18ème siècle. "Cette ferme qui existe selon les dires depuis 1145 était propriété de l'abbaye de Forest. Le chemin était en terre et il a été empierré seulement au 19ème siècle avec des pavés qui ont été récupérés sur le site de la chaussée de Bruxelles. Ce sont parmi les plus anciens pavés de l'endroit puisqu'ils doivent dater de la deuxième moitié du 17ème siècle ou du début du 18ème siècle", explique René Laurent, Président de la Société d'Histoire de Waterloo.
Des maîtres paveurs reconnus à l'international
"Les paveurs ont commencé à travailler ici à Waterloo principalement à partir de la deuxième moitié du 17ème siècle, au moment où le pavage de la chaussée était en cours jusqu'à Mont-Saint-Jean, puis jusqu'à Genappe et puis jusqu'à Waterloo", précise René Laurent.
Les paveurs de père en fils utilisaient des outils bien particuliers que l'on peut retrouver sur la bannière du syndicat des paveurs de Waterloo. "Pour préparer le terrain et l'aplatir, les paveurs utilisaient principalement un marteau composé de deux parties. Une première partie qui sert à égaliser et à creuser l'endroit où l'on doit mettre le pavé en question. La deuxième partie sert à l'enfoncer. Selon les endroits, les paveurs utilisaient aussi une pince pour soulever les pavés et une dameuse".
"Le chemin de la Cense nous montre ainsi l'origine du matériel qui était employé, c'est-à-dire ces pavés qui étaient façonnés très grossièrement avec des plus gros et des plus petits morceaux. Ce n'est que par la suite que les pavés vont devenir beaucoup mieux équarris comme les pavés de Quenast", précise René.
Delphine Gheysen - Images : Samuel Francis