Actuellement, 22 communes du Brabant wallon ont traité le dossier concernant la loi sur les visites domiciliaires. Dès le mois de février, certaines ont adopté la motion contre le projet de loi (17), alors que dans d'autres, le vote a tourné à l'encontre de celle-ci (5). Mais à Braine-l'Alleud, la thématique n'avait pas encore été abordée. En cause ? L'annulation du conseil communal de janvier et la charge de travail lors de celui de février, consacré à la charette urbanistique du centre-ville. L'opposition Ecolo-cdH aurait voulu déposer la motion lors du conseil communal de mars, mais en raison du manque de dossiers, la majorité ne prévoyait pas d'en organiser un. Du coup, Ecolo et le cdH (Intérêts Brainois) se sont regroupés pour actionner un mécanisme du code de la démocratie locale. Celui-ci permet de convoquer un conseil communal si un tiers des élus en font la demande. Mais ce conseil communal très spécial prévu le 26 mars ne se tiendra sans doute pas : la majorité MR-PS a décidé de ne pas s'y présenter !
"Pas à l'aise avec la façon dont se déroulent les conseils communaux"
En faisant appel au code de la démocratie locale pour planifier un conseil communal, la minorité voulait marquer son désaccord par rapport à la situation. "En ce qui concerne Ecolo, nous ne sommes pas à l'aise avec la façon dont se déroulent les conseils communaux", précise le conseiller communal Corentin Roulin. "Il s'agit donc là d'une façon de dénoncer le fait que les conseils communaux ne sont pas bien tenus". Au cours de cette séance du 26 mars, l'opposition voulait principalement aborder le dossier des visites domiciliaires. Ce qui déplaît fortement au bourgmestre Vincent Scourneau (MR). "Il n'y a aucun intérêt à faire un conseil communal avec ce seul point, d'autant qu'il n'y a plus d'urgence sur ce sujet et qu'il n'est pas d'importance locale", lance le maïeur. "Cela n'apporte rien, c'est tout à fait stupide et inefficace. De la gesticulation et du populisme. L'institution communale ne peut être méprisée à ce point". Et Vincent Scourneau de préciser qu'un conseil communal était prévu le 23 avril pour aborder notamment le gros dossier de la modification budgétaire. Mais pour Ecolo et le cdH, une séance en mars aurait aussi toute son importance. "Avec deux conseils annulés et un dernier conseil très chargé, on a suffisamment de questions à poser pour que ce conseil communal ne soit pas affecté qu'aux visites domiciliaires", estime Olivier Vanham, le chef de file d'Intérêts Brainois (cdH), dans les colonnes de la Capitale. "Et comme nous sommes bien conscients qu'un conseil communal coûte de l'argent, Ecolo veut reverser ses jetons de présence à une organisation qui aide les réfugiés", ajoute Corentin Roulin. Une décision également prise par Intérêts Brainois.
La majorité va boycotter la séance
Mais ce conseil communal voulu par la minorité n'aura sans doute pas lieu. Ce mardi matin, le bourgmestre Vincent Scourneau (MR) et le président du CPAS, Olivier Parvais (PS), ont tenu une conférence de presse commune. Si les deux hommes ne devraient plus figurer ensemble sur la Liste du Bourgmestre aux élections d'octobre, ils sont sur la même longueur d'ondes dans ce dossier : ils ont décidé que la majorité ne se présenterait pas lors de cette séance du 26 mars. Le quorum ne sera donc pas atteint et le conseil communal ne pourra avoir lieu. "Une manoeuvre malhabile", juge Corentin Roulin, qui se dit aussi "très déçu qu'Olivier Parvais et le PS soient sur la même longueur d'ondes que le bourgmestre et le MR alors qu'il clame depuis un an qu'il n'est plus à l'aise au sein de la majorité". Ce à quoi répond l'intéressé : "J'ai beaucoup de divergences avec le bourgmestre, mais sur ce point, je suis d'accord", explique Olivier Parvais. "C'est du gaspillage de convoquer un conseil communal pour un seul point qui ne concerne pas la commune au premier plan. Une manoeuvre électoraliste et politicienne. Par contre, je suis tout à fait d'accord de discuter des visites domiciliaires. A mon initiative, la majorité avait d'ailleurs proposé à l'opposition de verser 3000 euros à une association qui s'occupe des réfugiés, mais nous n'avons pas eu de réponse".
Bref, la campagne bat déjà son plein à Braine-l'Alleud. Les mois qui nous séparent des élections communales d'octobre s'annoncent très mouvementés.
François Namur